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lundi 28 juin 2010

Peut-on atteindre la réalisation sans un Maître ?

Cette question revient fréquemment sur le tapis car certaines chercheurs engagés sur le sentier de la lumière déclarent que l'on n'a pas besoin d'un Maître pour atteindre la réalisation spirituelle. D'après eux tout ce qu'il y a à faire, c’est de choisir une discipline parmi celles exposées publiquement. Et ils soutiennent qu'en pratiquant avec persévérance cette discipline, on arrivera un jour inéluctablement au but.

Ces hommes et ces femmes affirment avec conviction que la spiritualité, c'est une affaire entre Dieu et l'homme et point n'est besoin d'intermédiaire! Mais disons tout de suite que cette dernière affirmation est pour le moins hasardeuse car qui leur a donc parlé de spiritualité? Où ont-elles appris qu'il y avait quelque chose qui s'appelle la spiritualité? Même si cela a pu éventuellement passer par un proche, n'est-ce pas directement ou indirectement par l’intermédiaire des messages des Grands Prophètes du passé? En tout cas ce n'est pas Dieu Lui-même qui leur est apparu pour leur dire de s'engager sur ce sentier!

Continuité du message divin
Mais ils se sentent assez grands pour ne pas se mettre à suivre un Maître vivant qui, lui aussi, est un Prophète qui continue en vérité l’œuvre des Prophètes du passé. En effet, Maharajji a dit à plusieurs reprises que tous les vrais saints (qui ont atteint la réalisation divine s'entend), quelle que soit la voie suivie avant leur illumination, sont un car ils se sont unis définitivement à Dieu. Dès lors, afin d'aider les autres hommes à atteindre le même but grandiose qui est le but de toute existence (même des pierres, des plantes et des animaux), ces saints reçoivent tous le même message qui, adapté au niveau d'évolution de l'époque et à la culture de chaque peuple, forme la religion de ce peuple. Cependant, les hommes dans leur aveuglement et leur esprit de séparativité, pensent que seule leur religion est la vraie et font la guerre aux autres peuples qui ont un autre credo ou les dénigrent.

Nécessité d'entendre le Guide
C'est vrai, la spiritualité est une affaire entre l'homme et Dieu. Mais ces hommes sont-ils avec leur état actuel d'évolution, capables d'entendre ou de voir les instructions que Dieu leur donnerait? Ne serait-ce pas périlleux d’emprunter un chemin sous la direction de quelqu'un dont on ne peut ni voir nie entendre les instructions? Et n'est-il pas logique de penser que Dieu a nommé des ministres ou des intermédiaires qui peuvent parler le même langage que ceux à qui ils s'adressent? Quel simple citoyen pour ses démarches administratives, pour son instruction scolaire, pour ses soins médicaux et autres s'adresse au Chef de l'état de son pays? Si nos Chefs d' état travaillent à travers des ministres et d'innombrables fonctionnaires et agents, comment l'homme dans son orgueil pense-t-il que lui peut directement s'adresser au Dieu infini pour en recevoir des instructions?

Une chose est certaine, c'est que ces mêmes hommes ne diront jamais que si vous voulez avoir un niveau en mathématiques (ou n'importe quelle matière académique) équivalent à celui d'un titulaire de quelque diplôme universitaire, vous pouvez vous passer de professeurs qualifiés. Et pourquoi ils ne diront pas cela? Parce qu'ils ont été à l'école et ont vu combien par exemple il était difficile de résoudre certaines équations en algèbre. Se souvenant combien de fois ils ont transpiré devant ces exercices, ils ne sous-estimeront jamais l'apport plus que nécessaire d'un professeur compétent.

Le sentier, un dur champ de bataille
Savent-ils que le progrès spirituel pose des équations à résoudre autrement plus difficiles que des équations de mathématiques ou des exercices de toute autre matière académique? Savent-ils qu'une de ces équations s'appellent purification de la conscience de certaines inclinations et tendances mauvaises bien ancrées (mauvaises au sens de ce qui éloigne de la Lumière, de ce qui empêche la perception de la Vérité) et dont le disciple ne peut se défaire tout seul? Sont-ils conscients de cette autre équation qui est l'allègement d'abord et ensuite la libération du disciple de son karma? Et cette autre encore qui est l'éveil judicieux et au moment voulu ( et non pas de façon désordonnée ou brutale) des différents centres psychiques? Car l'ordre dans lequel ils sont éveillés change suivant que le disciple fait partie de l'un ou l'autre des sept grands groupes d'hommes qui peuplent la planète; et le disciple ne sait pas de quel groupe il fait partie.

Ont-ils seulement envisagé que le disciple se doit d'éviter de tomber dans les pièges — et ils sont nombreux — du sentier? Alors qu'il lui incombe d'éviter seul certains de ces pièges, pour d'autres il aura besoin de la protection du Maître car le disciple n'est même pas conscient de leur existence. Il en est en particulier ainsi de certaines forces puissantes qui s'opposent naturellement au progrès de tout disciple afin de le maintenir dans son état présent d'ignorance. Et il y a beaucoup d'autres équations à résoudre et non des moindres car le sentier vers la libération est un très dur champ de bataille. Ceux qui veulent se lancer tout seuls sur ce sentier connaissent-ils les lois gouvernant leur être pour être capables de conduire leur âme à la réalisation de Dieu? Le disciple ignore ces lois alors que le Maître les connait. C'est pour cela que c'est un vrai guide et en Inde, son nom révéré est Guru (Gourou en français), c'est à dire celui qui conduit des ténèbres (Gu) à la lumière (Ru). Même ce nom sacré a été maintenant profané et dégradé par de prétendus gourous qui ont attiré l'anathème sur les vrais Instructeurs. Mais on dit qu'à quelque chose malheur est bon. En effet, cet état de fait aide également à dresser un gardien devant le seuil de la lumière afin que ceux qui ne sont pas encore prêts et qui écoutent la rumeur du monde ne trouvent pas la porte vers le Maître...

Coopération fructueuse
Dans nos écoles et universités l'élève doit apprendre ses leçons et arriver à traiter les sujets que lui proposent son professeur. Ses progrès sont une résultante du travail d'enseignement et de direction du professeur d'une part et des efforts de l'élève d'autre part. Il en est de même dans le domaine spirituel. Le Maître donne certes des enseignements mais le disciple doit les mettre en pratique dans sa vie quotidienne. Par contre, il y a des aspects de son progrès qui ne dépendent pas de lui ou du moins qu'il ne peut effectuer tout seul car il n'a pas conscience de leur existence.
Mais ce n'est pas tout! Un Maitre est capable à tout moment de donner de l'énergie à un disciple pour faire passer son niveau de conscience à un degré plus élevé s'il le trouve nécessaire. C'est comme un médecin qui donne des remontants à un malade.

Un véritable accouchement
On peut dire qu'atteindre la réalisation divine, c'est littéralement la naissance d'un homme spirituel. Et nous savons que pour naître, du moins à notre époque, nous avons besoin de parents. Alors, qui peut dire qu'il est né tout seul en se passant de parents? Nous savons tous que la mère entre en travail et pousse lors de la naissance de son bébé pour que celui-ci vienne dans le monde des hommes. De même le Maître, quand il constate que son disciple est prêt pour cette étape ultime, pousse pour ainsi dire le disciple vers le règne spirituel (le cinquième règne) en utilisant son pouvoir divin pour déclencher l'illumination de celui-ci. C'est l'énergie de shaktipat que le disciple ne possède pas et par conséquent, qu'il ne pourra jamais mettre en route par lui-même. Le Maître n'est-il pas dès lors indispensable ?

Mais avant de terminer, n'oublions pas ce qui suit car cela a peut-être à voir avec le sujet qui nous occupe. Un vrai Maître ne veut pas que l'on se soumette à lui. Il ne cherche pas à régner sur un individu,fût-il son élève. Il veut seulement que ce dernier apprenne à se soumette à son propre Dieu intérieur que certains appellent âme, car c'est ce Dieu intérieur qui doit être révélé et prendre le pouvoir en l'être quand l'ego ou personnalité extérieure (l'homme social), caractérisé par l’ignorance et de multiples limitations se sera dissipé... Tout le travail du Maître consiste à favoriser l'arrivée au pouvoir de cet être intérieur.

Et le disciple travaille sur cet objectif tout en menant une vie normale dans la société, avec une profession et une famille. Nul besoin de se retirer dans un monastère, un ashram ou autre. Un vrai Maître ne cherche pas à garder en permanence ses disciples auprès de lui.