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samedi 28 juillet 2007

Guru Purnima 2007



Le calendrier des fêtes religieuses en Inde comporte une fête spéciale, appelée Guru Purnima, dédiée au Maître que l'on appelle là-bas le Gourou. Cette fête est célébrée chaque année à la pleine lune du mois hindou d'ashad dans toute l'Inde et dans les temples hindous à travers la planète. Pour cette année à Sacha Dham, l'ashram de Maharajji à Rishikesh, elle sera célébrée le lundi 30 juillet.
A cette occasion, les disciples viendront de toute l'Inde et même de l'étranger pour y participer. Ce jour-là, on fera une cérémonie dans le temple de l'ashram et Maharajji s'adressera à tous ses disciples en prenant la parole. La cérémonie se terminera par les bénédictions que le saint Maître répandra sur tous, présents et absents.
Il est vivement recommandé de se relier intérieurement à cette cérémonie et à Maharajji en ce jour spécial.

Comment se fait-il qu'il y a une telle fête?
D'un point de vue historique et traditionnel, on dit qu'elle est célébrée en souvenir du grand Instructeur et Maître que fut Vyasa qui écrivit dit-on, les Védas et certains autres ouvrages importants des Ecritures hindoues. Vyasa surnommé d'ailleurs Veda-Vyasa, est ainsi devenu le Gourou de l'hindouisme. Par la suite, elle a été étendue à tous les Gourous qui ont, d'âge en âge, continué de répandre la lumière divine pour le bénéfice de tous les êtres.
Le mot Guru (Gourou ou Maître en français) est formé de deux syllabes dont la première « Gu » signifie ténèbres, ignorance et la seconde « Ru » signifie lumière. Ainsi le mot Guru signifie celui qui dissipe les ténèbres en apportant la lumière.

Le doute destructeur
On entend souvent cette question: comment se trouve-t-il que l'Inde a toujours produit de nombreux saints et à toutes les époques sans exception, à la différence des autres parties du monde? En fait, l'une des explications principales réside dans cette relation spéciale que l'Indien entretient avec son Maître, son Gourou. Car en effet, pour l'Indien qui est tout aussi monothéiste que ceux qui se réclament du monothéisme sous d'autres horizons, Dieu qui dans sa transcendance est inaccessible (Parabrahman est l'Absolu, l'Unique transcendant), se manifeste pleinement à travers ceux qui ont atteint la réalisation spirituelle pour se rendre accessibles aux hommes. Ainsi, pour l'hindou, le Maître, le Gourou, représente à ses yeux l'incarnation vivante de la Divinité.

Cette attitude tisse un véritable lien de confiance et de foi inébranlable de l'élève envers son Instructeur. Ceci a pour effet que le disciple a plus facilement accès à l'âme du Maître car il est une loi spirituelle selon laquelle si un croyant ou un disciple doute de son Maître ou d'une Divinité quelconque, il ne pourra jamais entrer en relation spirituelle avec lui. Pourquoi en est-il ainsi? On nous explique que le doute dresse une barrière infranchissable entre le disciple et le Maître (ou la Divinité si c'est d'Elle qu'on doute). Dès lors qu'il y a barrière, la lumière émanant du Maître ne peut toucher celui qui doute et il reste ainsi dans les ténèbres. Ce n'est pas pour rien que dans les Écritures de toute les religions, on a toujours recommandé au croyant d'avoir la foi. Ce n'est point parce qu'on voulait des gens soumis, qui ne pensent pas mais au contraire des gens qui n'élèvent pas de barrière entre eux et la Divinité. Celui qui doute peut faire tous les yogas et toutes les disciplines possibles, mais il n'arrivera à rien car chaque discipline spirituelle n'est pas seulement un ensemble de techniques mais aussi un lien psychique et spirituel qui relie le Maître et son élève. Par conséquent, quand, par la foi, la confiance et la sadhana l'élève a accès à l'âme du Maître, celui-ci peut lui transférer directement sur les plans subtils, sa propre lumière et sa connaissance.

Les Maîtres agissent selon la loi d'harmonie
Trouvons-nous ailleurs qu'en Inde, la même attitude de confiance et de foi des disciples envers leur Maître? Dans ces régions autre que l'Inde, la société même admet-elle l'existence des Maîtres? Ne cherche-t-on pas systématiquement à discréditer celui qui se dit enseignant spirituel? Ne le soupçonne-t-on pas souvent d'être un imposteur ou une personne qui cherche à vivre aux crochets des autres? Malheureusement, les quelques cas d'imposture ont été érigées en règle et aujourd'hui, dans certains pays, le mot « spiritualité » même est devenu suspect. Alors il n'est pas très étonnant que ces régions du monde ne produisent pas autant de Maîtres et les quelques rares qui s'y incarnent sont obligés de travailler dans l'anonymat. Les Maîtres agissent selon la loi d'harmonie. Un Maître se manifeste là où l'atmosphère spirituelle est propice à son existence physique au point de vue vibratoire d'une part mais aussi à son œuvre spirituelle d'autre part. Il ne peut pas se manifester là où il n'y a pas un cœur ouvert qui aspire à l'infini. Aucun médecin ne voudrait opérer un malade dans un nid de microbes. Les pensées de suspicion, de doute et de défiance envers un Maître sont comme des microbes et ne peuvent l'attirer car elles sont terriblement inharmonieuses. Et ne comptez pas sur lui pour perdre son temps à se justifier. Il secouera seulement la poussière de son pied et s'en ira très loin de là.

Le pont de la confiance et de la foi
Par contre s'il y a foi, s'il y a confiance, si à cela on ajoute les efforts d'une sadhana sincère, on est alors sur l'autoroute qui va vers l'illumination spirituelle. La foi seule ne suffit pas mais sans elle, rien ne peut se faire.
Tout ceux qui ont lu les Évangiles se souviennent de l'insistance du Seigneur Jésus-Christ sur le problème de la foi. On se remémore par exemple comment Pierre qui marchait jusque là sur les eaux à l'invitation de son Maître, commença à s'enfoncer dès lors qu'il eut peur (Matthieu 14:25-33). On se souvient aussi de l'histoire de Bartimée, le mendiant aveugle qui demanda avec foi que Jésus le guérisse et Celui-ci le fit en disant « Va ta foi t'a sauvé » et qui recouvra instantanément la vue. (Marc 10: 46-53).

La Bhagavad Gita, au chapitre 4, versets 39 et 40, souligne ô combien, la place de la foi et du doute :
"L'homme qui est plein de foi, qui est sincère, et qui a maîtrisé ses sens, il obtient cette connaissance et ayant obtenu cette connaissance, il acquiert immédiatement la paix suprême.

L'ignorant, l'homme qui n'a pas de foi, celui qui doute, il va à la perdition, il n'y aucun bonheur ni dans ce monde ni dans l'au-delà pour celui qui est plein de doutes."

Les hindous qui ont compris ces lois spirituelles depuis des millénaires savent avec raison la place du Maître sur la Terre et c'est avec raison qu'ils considèrent que Dieu est le Gourou et que le Gourou est Dieu. Cela peut heurter la sensibilité de certains mais à l'usage, qui a autant produit de saints que l'Inde? Son système n'a-t-il pas prouvé son efficacité? Le temps seul juge de la valeur de chaque chose en ce monde...

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